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Poème Septembre 2001

Rêve

Une nuit où mes yeux fermés au jour se sont ouverts sur le monde des étoiles…, j'ai fait un rêve étrange où des hommes ailés m'emportaient et me faisaient découvrir un monde de lumière, où le souffle et la musique qui l'habitaient n'étaient qu'Amour. Ces êtres si lumineux et aux visages si doux m'invitèrent à m'asseoir sur un nuage d'une blancheur particulière. D'un geste, ils ouvrirent la nuit et m'apparut la terre dans un halo bleuté extraordinaire… Et, d'une voix lointaine, comme trouvant sa naissance aux porte de l'infini, ils dirent ensemble : -Regarde comme le monde que l'on vous a confié est beau, dommage !!! Ils s'arrêtèrent sur ce mot. Interpellé par cette phrase inachevée, d'une voix que je ne reconnaissais pas comme mienne, j'interrogeai : -Pourquoi dommage? ¨Parce que dans ce monde de grands idéaux, où tout vous semble si beau, règne hélas un terrible fléau. C'est la pire des misères, si subtile ! que, sans bruit, elle se glisse dans vos vies, vous rendant aveugles et prenant vos esprits. C'est l'indifférence, où chacun ne voit que soi, sourd à ce qui se passe même chez soi, et passe devant le mendiant de vie sans le voir… Malheureux celui qui est victime de l'indifférence, celui que l'on n'entend pas et vit cette souffrance. Pauvre, parmi les pauvres, il perd son espérance… Le silence s'est installé et je me sens triste. Il me semble que la terre est devenue terne et murmure : -C'est terrible ! Alors une toute petite voix venant de je ne sais où répond à mon cœur attristé : -Oui l'indifférence est une arme meurtrière et dont chacun doit se méfier, car il est vite fait de l'inviter chez soi, même si la bonté habite son être. Les hommes ailés faits de lumière, tout comme moi ont écouté ce message et je crie comme on appelle au secours : -Mais que faire ? Comment lutter contre elle ? La petite voix de nouveau se fait entendre : -Chemin difficile…votre monde fait tout pour vous emprisonner dans la course du temps, au point de ne plus avoir le temps pour voir et entendre. Prenez donc une pause auprès du maître du temps. Ouvrez vos yeux et votre cœur, et, l'indifférence ne pourra chez vous faire sa demeure… Mais pour cela il vous faut être dans l'amour. L'Amour, mot si doux dans cette dimension. Mais soudain, il me semble tomber du ciel, si vite, les étoiles s'enfuient, les hommes ailés disparaissent…je suis secoué, on m'appelle. Mes yeux s'ouvrent… C'est mon épouse qui me réveille… J'avais donc rêvé ; et je la regarde, peut-être comme jamais, réalisant que dans le quotidien je l'avais peut-être entourée d'indifférence…